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Prévenir les risques de traite à des fins d’exploitation sexuelle

Aujourd’hui, les réseaux de traite utilisent Internet pour recruter des victimes ou vendre des services sexuels en ligne. Face à ce phénomène, la prévention en direction des mineurs est essentielle. En encourageant à un rapport sain au corps et à la sexualité, elle donne aux jeunes les moyens d’éviter de tomber dans les pièges des exploiteurs.

Les conduites sexuelles à risque : des prédispositions à l’exploitation 

Le recrutement de victimes sur Internet
Les exploiteurs utilisent désormais Internet pour recruter les victimes.
Ils entrent en contact avec les profils les plus vulnérables et/ou les plus sexualisés qu’ils ont repérés et tentent de les séduire ou de les attirer avec des promesses d’argent "facile". 

Le fait de se dévoiler de manière sexualisé sur les réseaux sociaux présente le risque d’être repéré et visé par les exploiteurs.

Le phénomène des « CamGirls **»
S’il existe depuis de nombreuses années, il se développe aujourd’hui de façon inquiétante à travers de nouvelles plateformes qui ont beaucoup de succès. Sur ces espaces numériques, certaines utilisatrices postent des photos et des vidéos à caractère sexuel réservées à leurs abonnés. Ces derniers peuvent également commander un contenu unique et exclusif. Les tarifs peuvent aller jusqu’à 1000 € la photo ou la vidéo exclusive.

De nombreuses CamGirls mettent en avant l’argent ainsi gagné sur les réseaux sociaux, ce qui crée une vrai attirance pour ces plateformes parmi les adolescentes. 

Devenir CamGirl est un premier pas vers la marchandisation de son propre corps. Cela représente un vrai risque de se laisser séduire par la prostitution dans la vraie vie et de tomber dans l’exploitation sexuelle. 

Le harcèlement, un facteur de risque de traite
De nombreuses victimes d’exploitation sexuelle ont été victimes de harcèlement en ligne au préalable, suite à une rumeur ou à la diffusion d’un « nude*» sur les réseaux sociaux. Le harcèlement fragilise psychologiquement la personne et la rend plus vulnérable à l’exploitation sexuelle. 

Du fait de ses carences affectives, la victime de harcèlement se laissera plus facilement séduire par les fausses promesses d’un recruteur.

Encourager à des relations affectives et sexuelles saines et équilibrées pour prévenir les risques de traite

L’ACPE a lancé une campagne de prévention sur TikTok, le réseau social en vogue chez les adolescents, afin de sensibiliser les jeunes profils sur les conduites sexuelles à risques. 

La campagne s’articule autour de 3 vidéos principales à thème : 

  1. L’envoi d’un « nude » à un copain
  2. Le partage d’un « nude » d’autrui à un groupe
  3. L’achat de photo à caractère sexuel

Elles étaient précédées d’un quizz pour inviter les internautes à s’interroger sur les comportements sexualisés sur les réseaux sociaux.

Chacune de ces vidéos portent un message de prévention destiné à encourager et valoriser les comportements positifs plutôt que de critiquer ou dénoncer les conduites à risque.

Ce choix a permis d’éviter les messages moralisateurs ou anxiogènes qui auraient été rejetés par le jeune public.

Le compte TikTok de la campagne sera ensuite régulièrement alimenté en contenu préventif et pédagogique.

A terme, l’objectif est que ce compte TikTok soit identifié par les jeunes comme un lieu de ressources, d’information et de conseil pour favoriser le développement d’une vie affective et sexuelle équilibré, saine et épanouie.

Voir les vidéos de la campagne : 

* Nude : photo de soi-même prise par soi-même, en étant nu ou partiellement dénudé
** CamGirl : Femme exposant son corps sur Internet de manière sexuellement explicite par le biais d'une webcam

 

Agir contre la Prostitution des Enfants (ACPE)

L’Association a été créée en 1986 pour sensibiliser, en France, sur l’exploitation sexuelle des mineurs d’abord à l’étranger et aujourd’hui en France.

Ses missions sont essentiellement : 
Des campagnes de communication
Des actions en justice
De l’aide aux victimes
Du lobbying
Des actions de formation

 


Article écrit en collaboration avec Arthur Melon, Secrétaire Général de l’ACPE