Née à Bobo Dioulasso, Burkina Faso dans les années 1970, Imani Célibataire, sans enfants, niveau d’études Terminale, des stages en pharmacie de 1997 à 2000.De 2000 à 2018, elle fait des prestations de service pour les expositions et les manifestations culturelles (Semaine nationale de la Culture, Semaine industrielle de la fibre du coton, Tour du Faso) où elle est hôtesse d’accueil ou au service traiteur.
Lesbienne, elle a connu la discrimination envers ces personnes. Témoin des tortures infligées à ses semblables, en août 2018, elle prend l’avion pour la France puis la Belgique . Elle se retrouve dans un appartement où il y avait 7 filles.
Le patron, utilisant sa situation de faiblesse, lui réclame son passeport.
J’ai demandé « Pourquoi ? ». On m'a répondu « On est nombreuses ici, quelqu’un peut le voler ».
Cette nuit-là, à l’étage, j’ai dormi dans une même salle avec les filles, toutes de teint noir. Le patron arrivait et disait « Toi ! ». Une par une, elles le suivaient au rez-de-chaussée. C’est là que j’ai entendu des cris, on aurait dit du viol. La seconde nuit, ce fut à mon tour d’entendre « Toi !» et plusieurs fois cette nuit-là et les nuits qui suivirent...
J’étais dans un réseau de prostitution et je devais me sauver. Après une semaine de calvaire, j’étais encore au rez-de-chaussée venant de terminer avec le client, j’ai attendu qu’il parte et je me suis précipitée sur la porte et ai demandé à des gens qui étaient dans la rue la route pour aller à la gare.
J’ai toujours la famille qui s’oppose à mes droits de vivre comme je l’entends. Le voisinage n’a pas changé de regard à mon propos, les lois sont toujours les mêmes : le pays reconnaît que vivre l’homosexualité est possible, mais sans défendre les droits des personnes, car les traditions religieuses et traditionnelles ne tolèrent pas cette conduite.
Ayant fui le réseau de prostitution en Belgique, je crains des représailles de la part du réseau de Bruxelles et du réseau burkinabè. J’espère que je trouverai refuge en France.