Je me bats. Les gens me disent que je suis courageuse.
"En Côte d’Ivoire, j’étais mariée à un homme très violent.
Comme mon mari allait prendre une autre femme, je n’ai pas supporté. J’ai décidé de partir. J’ai laissé 3 enfants en Côte d’Ivoire. L’aînée a 20 ans, elle est mariée et elle a un bébé. La dernière a 12 ans.
J’ai rencontré une femme sur Facebook. Elle m’a proposé de m’aider à quitter la Côte d’Ivoire pour venir en Europe. C’est une femme nigériane. Elle a payé mon voyage pour venir ici. Elle m’a dit que j’allais travailler dans la garde d’enfants mais ce n’était pas ça. Elle m’a obligée à rester chez elle et à faire la prostitution pour rembourser l’argent du voyage (4 000 euros). Elle m’avait confisqué mon téléphone. Je n’avais plus aucun contact avec qui que ce soit. Elle a fait beaucoup de problèmes ici c’est pour ça qu’elle est repartie au Nigeria.
Les clients venaient me chercher chez elle et me redéposaient. Cela se passait 2 ou 3 fois par jours. La dame me parlait mal.
Je suis tombée malade à cause de la prostitution. Je suis allée à l’hôpital. Pour l’instant, je n’ai pas besoin de médicaments et je ne peux pas contaminer quelqu’un. Je fais des contrôles tous les 6 mois. J’étais malade, je ne me sentais pas bien donc j’ai appelé le 115 car je ne voulais pas retourner chez elle. Le 115 m’a envoyée à l’Amicale du Nid. Ils m’ont bien accueillie. Tout ce que je voulais, ils m’ont tout donné par la grâce de Dieu. Je remercie Korawai. On nous donne à manger, on nous héberge."
Avant je pensais fort à tout ça et j’étais découragée de la vie. Mais c’est ma route. J’ai tout arrêté en arrivant à korawai.
"Je suis hébergée depuis 2020. Korawai m’a donné des tickets service et un hébergement. Je me suis débrouillée avec ça et j’ai pu arrêter la prostitution. C’est le besoin qui te met dans la prostitution.
J’avais fait des démarches pour avoir des papiers mais ça n’a pas abouti…"