Lors des jeux olympiques et paralympiques, le CCEM a lancé une campagne sur les réseaux sociaux destinée à sensibiliser les publics sur la réalité de la traite au travail en France.
Profitant de l’événement, elle met en scène les podiums des pires situations d’exploitation rencontrées par l’association au cours de ses 30 années de lutte contre l’esclavage moderne.
La campagne retrace également les aberrations les plus choquantes auxquelles sont confrontées les victimes lors des procédures de sortie d’exploitation.
Chaque post est accompagné d’un slide expliquant l’histoire qui se cache derrière chaque « médaillé » du podium de la traite.
Une campagne « provocatrice » à fort impact
La campagne était diffusée sur Instagram, Facebook et X. Relayée par un nombre important de partenaires publiques et associatifs, elle fût une réussite.
Son ton était volontairement provocateur. L’univers graphique léger et illustré contrastait avec la dureté des messages. Autant d’éléments qui ont interpelé les publics et favorisé l’impact de cette action de sensibilisation.
Au final, la campagne a aussi bien touché les décideurs politiques responsables de l’organisation des Jeux Olympiques et paralympiques que le grand public, les associations, les institutions publiques et les professionnels concernés de près ou de loin par la question de la traite au travail (professionnels de santé, de la justice, de l’action sociale…).
Nombreux sont ceux qui se sont sentis concernés par les messages portés par la campagne et qui furent surpris par la dureté des situations vécues par les victimes.
Ce fut un excellent moyen pour visibiliser les réalités cachées de la traite au travail en France et mobiliser les acteurs sur ce sujet.
Déconstruire les idées reçues sur la traite au travail
A travers la diversité des lieux et des situations d’exploitation mis en avant dans la campagne, cette action de sensibilisation montre la grande variété des formes que peut prendre la traite au travail et déconstruit ainsi les stéréotypes qui y sont liés.
En effet, l’exploitation au travail sévit dans tous les milieux sociaux et sur tout le territoire français. Elle s’appuie sur de nombreuses formes de vulnérabilité des victimes (psychologique, économique, sociale…) exploitées par des auteurs aux statuts très différents (membre de la famille, personne de rang social élevé ou non, employeur de tous horizons…) qui ont toujours un ascendant sur celles-ci.
C’est une réalité qui doit être prise en compte par les acteurs pour repérer efficacement les victimes de traite au travail, les protéger de façon adaptée, et lutter concrètement contre cette forme d’exploitation.
Le Comité Contre l’Esclavage Moderne- CCEM
Depuis 1994, le CCEM dénonce toutes les formes d’esclavage contemporain partout dans le monde.
Il assure un accompagnement social et juridique des victimes de travail esclave, et de traite des êtres humains à des fins d'exploitation par le travail.
Fort de cette expertise, le CCEM forme et sensibilise les professionnels et le grand public et participe aux instances nationales et européennes pour améliorer les pratiques et la mise en application des lois et des politiques contre la traite.
En 29 ans, le CCEM a accompagné plus de 1000 victimes au niveau national dans plus de 450 procès.
Le CCEM est membre du Collectif "Ensemble contre la Traite des êtres humains".
Article rédigé en collaboration avec Eléonore Dewilde, volontaire de service civique au CCEM, et Roxane OUADGHIRI HASSANI, Directrice adjointe du CCEM
